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Des nouvelles de la CASA et picnic de solidarité le 11 mai dès 16h30

02/05/2011

PETIT RAPPEL: LA CASA C’EST QUOI ?


Pour celles et ceux qui ne se souviendraient pas de cette fleur qui avait éclos en haut du quartier Marulaz, la CASA ou Centre Autonome Social Autogéré était une maison abandonnée par la Mairie qu’un collectif d’associations et d’individus avait réquisitionnée et ré ouverte à une vie culturelle, sociale et militante sur des bases autogérées et non marchandes.
Des projections-débats, des repas à prix libre, des réunions internes ou ouvertes, des expositions et même des concerts faisaient revivre ce lieu qui se rénovait peu à peu, qui se peuplait d’initiatives et d’utopies.
Mais la fleur a été piétinée par le propriétaire, la Mairie, qui du premier contact au dénouement, n’a cessé d’opposer la Force Brute du droit et de l’administration à la conciliation et la tentative d’initiative autonome.
En effet, avant d’arriver à l’expulsion proprement dite, la Mairie n’a jamais accepté d’écouter nos arguments. Au contraire, ils ont volontairement fracturé la porte lors de notre premier contact, avant de prétexter un risque d’incendie pour nous priver d’électricité (alors que nous avions un contrat à notre nom et que le circuit avait été certifié) pour finir par nous couper l’accès à l’eau potable.
La plupart de ces embûches, nous les avons franchies grâce à la solidarité des voisin.e.s mais aussi de tou.te.s celles et ceux qui se sont reconnu.e.s dans le projet. Mais nous n’avons rien pu faire contre la Justice et son bras armé et, par la force, la Marie nous a obligés à partir, sans égard pour nos affaires, brisant nos rêves.

Comme pour rajouter au mépris, aucun représentant (même pas l’hargneux Monsieur P.) ne s’est déplacé pour le procès devant le juge de l’exécution. La Mairie demandait pourtant 1000 euros, la condamnation aux dépens des frais de justice et la destruction de nos affaires (que nous avons tout de même pu en partie récupérer) et n’a envoyé qu’une avocate qui ne savait rien de l’affaire. Le jugement est tombé un mois plus tard : les squatteurs sont condamnés au remboursement des frais de justice et la Mairie est autorisée à détruire les affaires restantes. En revanche elle est déboutée de sa demande d’amende de 1 000 euros. Le juge considérait en effet que cette amende, dérisoire à l’échelle de la ville de Besançon, serait grandement préjudiciable aux squatteurs. Le jugement permettant en revanche à la Mairie de se faire rembourser les frais de justice, elle n’y manque pas et envoie un huissier (le même qui a procédé à l’expulsion) menacer de saisie le seul membre du collectif dont il a les coordonnées. Encore une fois, ce sont 1000 Euros qui sont demandés pour payer l’expulsion et les frais d’huissier. Le dernier courrier reçu, menaçant, a coûté à lui seul 50 euros.

La suite :

C’est peut-être pour se rembourser des frais de justice (insignifiant pour la Mairie mais pas pour nous) que le Maire a intensifié la promotion des biens communs à vendre à Besançon et dont fait partie la CASA. Ainsi, en plus de notre belle maison qui est bradée à 200 000 euros, le conservatoire place de la Révolution ou l’hôpital St Jacques sont en vente et n’appartiendront plus aux Bisontin.e.s. Ces projets se font en dehors de toute consultation des habitant.e.s, qui n’ont aucune prise sur la forme que prend leur ville.

Le projet de réappropriation, de lutte contre la dépossession de nos vi(ll)es, qui animait la CASA, est plus que jamais pertinent mais se heurte à des projets immobiliers lucratifs. C’est sans doute pour cela que partout en Europe où des lieux autonomes fleurissent, les pouvoirs publics, de droite comme de gauche, s’emploient à les piétiner.

Nous avons échappé de peu à un amendement à la LOPPSI 2 (loi liberticide votée en janvier) qui aurait condamné ce genre d’initiative de récupération de bâtiment vide à un an d’emprisonnement, mais l’acharnement du Maire à nous voir condamnés, à nous dénigrer dans la presse, à nous faire payer, nous pousse à prendre du recul avant de repenser un lieu autogéré.

Toutefois, avant de clore cette aventure, nous voulons une fois encore vous donner rendez-vous place Pasteur, le 11 mai 2011, dès 16h30 pour :

  • Partager un repas et échanger dans une zone de gratuité
  • Réclamer la réouverture de la CASA et l’ouverture de locaux autogérés à destination des associations et des groupes autonomes
  • Réclamer la fin des poursuites contre les squatteurs de la CASA et l’application du droit de réquisition de 1945 qui autorise à réquisitionner les locaux vides.

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